Vous souvenez-vous de cette fameuse boule Tupperware de notre enfance ?

Cette boule bleue et rouge dans laquelle l’enfant doit insérer des formes jaunes dans un trou de même dimension. Ces formes doivent être placées correctement afin de s’insérer parfaitement dans la boule.

Mais pourquoi cette pièce jaune en forme de cercle doit-elle être insérée dans un trou circulaire ? Pourquoi pas dans un trou carré ? J’ai beau essayer de tourner la pièce dans tous les sens, de la forcer, de la manipuler sous un angle différent, mais rien à faire… Elle ne rentre pas.
Alors pourquoi devrions-nous nous forcer ou nous conformer pour « rentrer dans le moule » qui ne nous convient pas ou qui ne convient pas à nos enfants ?

En tant qu’éducatrice spécialisée ayant travaillé dans le milieu scolaire pendant plus de 9 ans, et ayant des filles qui fréquentent les établissements scolaires tout en présentant des défis au niveau affectif et des apprentissages, je constate à quel point il n’est pas évident pour tous les enfants de « rentrer dans le moule » imposé par le cadre scolaire que le gouvernement et la société ont établi.

De plus en plus de jeunes rencontrent des difficultés d’apprentissage, des troubles de comportement, des problèmes de santé mentale, etc., et malheureusement, il manque souvent de ressources dans les établissements pour offrir le soutien adéquat aux enfants en difficulté. Tout le personnel scolaire se donne corps et âme pour aider les enfants, mais ont-ils le soutien, les formations et l’accompagnement nécessaires pour aider un enfant qui lance une chaise, par exemple, ou qui refuse de se conformer aux règles, ou encore qui vomit chaque matin à cause de l’anxiété ?

Avez-vous déjà pensé à la question suivante : est-ce que l’école nous définit ? Est-ce qu’un diplôme ou un nombre X de diplômes doit définir la personne que nous sommes ? La réponse est « non ».

Je vais peut-être me faire jeter des pierres avec les lignes qui suivent, mais l’école conventionnelle telle que nous la connaissons ne convient pas à tout le monde. De nombreux parents ont choisi de retirer leurs enfants du cadre scolaire parce qu’ils ne « rentrent pas dans le moule », et peut-être aussi par choix personnel.

Pourquoi notre système scolaire n’enseigne-t-il pas la communication ou encore comment avoir une bonne estime de soi et confiance en soi ? Oui, le français et toutes les autres matières sont importantes, mais est-ce la base de la vie pour être bien et heureux ?
Personnellement, je préfère que mes filles soient solides, confiantes, heureuses, qu’elles dégagent du positivisme, aient de bonnes aptitudes de leadership et qu’elles communiquent adéquatement leurs émotions parce que, pour MOI, c’est ce qui est important.
Il m’arrive parfois de ne pas comprendre notre société, qui juge les gens sans les connaître, surprotège les enfants plutôt que de les accompagner dans leurs expériences, et craint le regard des autres. Nous portons des jugements hâtifs sur les autres, sans même leur avoir parlé.

Pourtant, derrière un enfant qui refuse de se conformer à la tâche scolaire peut se cacher un avocat qui défend des criminels, et derrière une petite fille anxieuse, une future psychologue. De même, une élève atteinte de dyslexie ou de dysorthographie peut se révéler une entrepreneure investie et dévouée, et un enfant TDAH, un futur policier. Un enfant vif d’esprit et impulsif peut également devenir un ingénieur.

Peu importe les choix que nos enfants feront dans leur vie, peu importent leurs idées et leurs difficultés, ils traceront leur propre chemin. Notre rôle est de les respecter et de les accompagner dans leur parcours, qu’il soit semé d’embûches ou de réussites. C’est ainsi que nous les aiderons à grandir et à devenir des adultes épanouis et heureux, prêts à affronter les défis de la vie.

« Rien n’est plus important que de bâtir un monde dans lequel tous nos enfants auront la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel et de grandir en bonne santé, dans la paix et la dignité. » – Kofi A. Annan
Marilyn Auger

Éducatrice spécialisée, coach familial et agente en stimulation du langage